L'Oréal déshérite Banier

leJDD

L'Oréal a annoncé lundi avoir mis fin à ses deux contrats qui liait la firme au photographe François-Marie Banier. L'entreprise dont Liliane Bettencourt est la principale actionnaire reversait 710.000 euros par an à Héricy, la société de l'artiste. "A lui seul, le bruit médiatique qui s'est développé autour de François-Marie Banier" rendait la poursuite de ces contrats "préjudiciable à L'Oréal", explique un porte-parole.


François-Marie Banier
Héricy, la société de François-Marie Banier, avait pour mission de "promouvoir l'image de L'Oréal". (Reuters)

















Le communiqué est court et laconique: à travers un communiqué diffusé aux agences de presse, L'Oréal a signalé avoir mis un termeaux contrats qui liaient le groupe à Héricy, la société de production et de communication de François-Marie Banier. "A lui seul, le bruit médiatique qui s'est développé autour de François-Marie Banier" rendait la poursuite de ces contrats "préjudiciable à L'Oréal", a expliqué un porte-parole.
Fin juillet, Le Monde avait révélé que le photographe, accusé "d'abus de faiblesse" par la fille de Liliane Bettencourt, principale actionnaire du groupe L'Oréal, touchait près de 710.000 euros par an dans le cadre de deux contrats. Le premier remonte à 1994: dans le cadre d'une "convention de parrainage", rééditée en 2004, l'artiste devait "promouvoir l'image de marque et la notoriété de L'Oréal", et ce, en échange du mécénat de la multinationale. Sauf qu'à en croire Le Monde, l'accord était bancal: François-Marie Banier devait juste mentionner le soutien de L'Oréal dans ses livres et ses expositions, alors que la société Héricy recevait une somme d'environ 300.000 euros par an.

Un CDI à 405.000 euros par an

En parallèle, le photographe signe le 24 octobre 2001 "un contrat de prestations". Contre 405.000 euros par an, la société Héricy devait "conseiller la direction générale de L'Oréal dans le domaine de l'art et de la mode", et "organiser une grande exposition à travers le monde" chaque année. Des "prestations" étonnamment bien rémunérées. "J'ai tout à fait conscience que cette aide de L'Oréal est exceptionnelle. Peu d'artistes dans le monde ont, sur la durée, ce tremplin, cette tranquillité, cette liberté", avait écrit, à l'époque, François-Marie Banier dans une lettre adressée à Lindsay Owen-Jones, P-DG de la multinationale.
Fin juillet, l'avocat de François-Marie Banier, Me Laurent Merlet, avait confirmé l'existence de ces deux contrats, indiquant que le second était "renouvelable par tacite reconduction". L'Oréal semble avoir fini par trancher.